Quand l'Ange s'est emparé de l'âme bienheureuse, deux Anges, beaux de visage, couverts de vêtements splendides et parfumés d'odeurs exquises la saisissent et l'envellopent dans un vêtement de soie pris dans le Paradis. Or elle a les dimensions d'une abeille, tout en gardant son individualité humaine. Elle n'a rien perdu de son intelligence ni de la science qu'elle a acquise dans le monde terrestre. Les Anges l'emportent dans les airs, et passent sans cesse auprès des anciens peuples et des générations disparues, qui sont semblables à des nuées de sauterelles répandues au loin (il y en a qui le savent et d'autres qui ne le savent pas). Enfin ils atteignent le ciel inférieur et Al-Amîn frappe à la porte. On lui demande : "qui est tu?" Il répond : "Je suis Salsâ'il et mon compagnon est un tel" et il le désigne par le plus beau de ses noms, par le nom qui lui est le plus cher. On lui dit : "Qu'il soit le bienvenu, puisque sa foi a été parfaite et qu'il n'a jamais douté!" Ensuite ils arrivent au deuxième ciel et Al-Amîn frappe à la porte On lui demande : "Qui es-tu?" Il répond comme la première fois. Alors on lui dit : "Qu'il soit le bienvenu, cet homme qui s'est scrupulement acquitté de sa prière, en observant tous les préceptes qui s'y attachent!
Ensuite ils continuent et arrivent au troisième ciel et Al-Amîn frappe à la porte. On lui demande "Qui es-tu?" Il répond comme précédemment. Alors on lui dit : "Qu'il soit le bienvenue, cet homme qui a honoré Allah au moyen de sa fortune et qui n'a rien voulu en soustraire!"
Ensuite ils continuent et arrivent au quatrième ciel et Al-Amîn frappe à la porte. On lui demande " Qui es-tu?". Il répond comme il a coutume de le faire. Alors on lui dit: "Qu'il soit le bienvenu, ce homme qui a eu l'habitude de jeûner dans toutes les règles, qui s'est abstenu du commerce charnel et de la nourriture interdite."
Ensuite ils continuent et arrivent au cinquième ciel et Al-Amîn frappe à la porte. On lui demande "Qui es-tu?" Il répond comme il a coutume de répondre. Alors on lui dit : "Qu'il soit le bienvenu, cet homme qui a acompli le pèlerinage qui lui était imposé par Allah le Trés-Haut, et qui ne l'as pas fait pour se montrer ni pour faire parler de soi!".
Ensuite ils continuent et arrivent au sixième ciel et Al-Amin frappe à la porte. On lui demande : "Qui es-tu?". Il répond selon son habitude antérieure. Alors on lui dit : "Qu'il soit le bienvenu, cet homme intègre, cette âme excellente, qui a fait preuve d'une grande piété filiale envers ses parents!" Et on lui ouvre la porte.Ensuite il continue et arrivent au septième ciel et Al-Amin frappe à la porte. On lui demande "qui es-tu?" Il fait la réponse habituelle et on lui dit : "Qu'il soit le bienvenu, cet homme qui a fréquemment imploré le pardon d'Allah dès l'aurore, qu'il a donné l'aumône en secret et qui a pris soin des orphelins!" Et on lui ouvre la porte.
Ensuite ils continuent et arrivent aux voilent de la Majesté. Al-Amîn frappe à la porte. On lui demande: "Qui es-tu?". Il répond comme précédemment et alors on lui dit: " Qu'il soit le bienvenu, cet homme intègre, cette âme excellente, qui a fréquemment imploré le pardon d'Allah, qui a ordonné ce qui est bien et défendu ce qui est interdit, et qui a été généreux envers les pauvres!". Puis il continue sa route et passe auprès d'une élites d'Anges qui lui annoncent tous les meilleures nouvelles et qui le saluent, jusqu'à ce qu'il arrive au Sidrat al-Muntahâ. Al-Amîn frappe à la porte et on lui dit : "Qui es-tu?" Il fait la même réponse que précédemment et alors on lui dit : "Qu'il soit le bienvenu, cet homme dans la conduite a été intègre devant Allah Fort et Majestueux!".
Ensuite on lui ouvre la porte et il traverse une mer de feu, puis une mer de lumière, puis une mer de ténèbres, puis une mer d'eau, puis une mer de neige, puis une mer de grêle. La longueur de chacune de ces mers est de mille ans.
Ensuite se déchirent les tentures placées devant le trône d'Allah Miséricordieux. Or ces teintures se composent de quatre-vingt mille voiles, chaque voile a quatre-vingt mille extrémités, et sur chacune de ces extrémités se trouve une lune qui célébre Allah, qui le loue et qui proclame sa sainteté. Si une de ces lunes apparaissait au ciel inférieur, les hommes l'adoreraient à la place d'Allah le Trés-Haut et elle embraserait le monde terrestre de sa lumière.
Alors un héraut placé derrière ces voiles, en la sainte présence d'Allah, crie à haute voix : "Qui est cette âme que vous avez amenée?" On répond : "C'est un tel, fils d'un tel". Allah le Majestueux dit "Faites-le approcher. Tu as été un bon serviteur, ô mon serviteur." Puis Il le fait tenir devant soi et l'effraie par des reproches et des réprimandes si bien qu'il se croit perdu. Alors Allah lui pardonne.